
Je m’enfonce dans l’obscurité. Il est temps de laisser filtrer un peu la clarté. Vers la clarté … La lecture du journal d’Anaïs m’inspire, elle à cette écriture sereine, posé et un regard extérieur juste qui me pousse à me mettre en retrait de moi-même et à être plus en accord avec l’espace.
Je me souviens d’un jour où je rentrais en train, et où j’ai recouvert des choses simples que j’avais tant laissées s’assombrir. Je m’étais promis de le raconter, surtout ici, pour toi. Je me suis trop racontée et mon orgueil viscéral, mon déballage de frasques intérieur m’écoeure aussi.
J’ai toujours du plaisir à prendre le train, être entre deux destinations, en transition de la vie, peut être le seul juste milieu que je possède, le voyage.
Et là j’ai redécouvert la lumière. J’ai réalise que je n’avais regardé ou plutôt vu. Que j’ai passé mon temps à m’observer, observer l’humain, le psychologique, l’intérieur, et que je ne me suis jamais tournée vers l’extérieur.
A ce moment là, la nature m’a émue. Il y avait un éclairage particulier, les feuilles rougeoyantes pleuraient comme une pluie vermeille sur la campagne illuminée. Les près innondés de fleurs baignaient les chemins, les gens se promenaient dans un ravissement enfantin. Je les imaginais, en couple, en famille, profitant de ce soleil ondoyant, partageant un moment de grâce … Partager … Et j’eus la sensation pour la toute première fois de goûter au délices de la serenité, du calme de la nature. J’ai gardé en moi cet éclat d’une peinture chaleureuse que j’ai enfermé dans une boite de Pandore, une espérance de jours meilleurs. J’ai écris une fois, « Je voudrais retrouver celle que je suis. Je voudrais que dans mon ventre où pourrissent les damnés, au milieu des dépouilles, naisse une fleur. Alors je nourrirais ce bourgeon pour que pousse un lierre coloré et fleurit qui recouvre l'odeur fétide de la mort. Je voudrais qu'en moi éclose un jardin de vie qui surgisse et que sortent à travers moi toutes ces merveilles. Alors les gens me verront tel que je suis, pleine de couleurs. Une peinture inachevée mais prometteuse. »
J’ai dans ma boite mon bourgeon soigneusement déposé.
Pour Toi
A.S
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire