dimanche 27 janvier 2008


Avide de vie
Vide de vie
Ca ne tient qu’a une lettre
Ca peut être l’être
C’est peut-être pour ca
C’est peut être moi
J’ai la bouche au bout des doigts
Je vomis les maux par les mots
Mieux vaut bien choisir son embouchure
Quand tous les orifices sont bouchés
Quand ton orifices sont touchés
Je crie la nuit
Et je me nuis
J’attends l’aube

Je rêve que je dors

un somme nuit


"Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,d'où jaillit toute vive une âme qui revient"

J’écris je crie décris des cris,
Et puis des puits je tombe dans ma tombe,
Des lances de silence transpercent le corps vide de vie
Et puis avide de vie je fonce dans les ronces
Égratignée par l’inconstance
Et visse des vices
Statique dans la souffrance
Et vive dans la douleur
Mais mes fêtes pour le bonheur
Sont faites de couleurs
Je ne cherche pas la rime
Je m’arrime
J’accroche des croches d’entrain pour prendre le train dévié
Je travaille les entrailles ôtant le contenu
Pour combler le rempart de toute part
Pour remplir le rire et rempiler avec l’existence
Il faut rempailler le soi
Mais pour cela il faut le laver de larmes
Revenir larvaire pour se refaire
Et puis le puit sera rempli

jeudi 24 janvier 2008

mes vagues a bonds


Mes vagabonds, vagues a bonds, mes vagues à l’âme,

Mon Dorian, auquel je pense tous les jours, comme Dorian Gray qui ne vieillira jamais dans mon âme, mon vague a l’âme, mon vagabond.
Vous que je regarde avec amour, ou allez vous ? D’où venez-vous ? Que faites vous ? Moi qui passe mes journées en destruction a chercher la vie, mes beaux visages en fractales que personne ne voit et passe a côté comme des métaplasmes perdus comment pourrait-t-on d’apercevoir avec une tel voyance que vous êtes dix milles fois plus fort que nous perché et coincé dans nôtre quotidien de carcan encerclé de normalité. Je voudrais me brûler dans votre perte de toute matérialité jusqu'à ce que mes ailes soient de cire et que ma vie n’ait qu’un sens dépourvu de toute cette descente en tombe et tombée dans cette nuit. Une hypallage de me rendre ma vie et rendre ma vie à quelqu’un. « Le bonheur n’est réel que si il est partagé » (Christopher Mcandless), de tout ce que l’on peut vivre en dehors de cette société où l’on crève d’ennuie, vivre avec des gens on couleurs. Mitterrand disait "le gris...Mais il existe une multitude de gris. C'est beau le gris. Les gens qui n'aiment pas le gris sont des imbéciles..." et on vous voit ternes, alors que vous êtes pleins de couleurs de cette vie a vague a bonds. Mon Dorian qui n’existait de nulle part et que je ne retrouverais jamais juste pour chercher les autres toujours dans la partance du bout du monde, dans des nuages le long des routes que le vent écoute et que les passant ignorent sans penser, sans avoir les yeux pour voir la beauté qui crève les yeux à ne plus vouloir voir, des oedipes qui tournent dans une vie de sisyphes a remonter leur montagne et poussant leurs pierres en passant a côté de ce qui a de plus beau, parce que les jours les jours s’en vont dans cette petite vie où l’on crève d’ennuie et un autre jour s’en va.

Mais vous, qui vivez malgré le néant de ce qu’on l’on croit être réalité et qui l’est mais dans une forme d’astéisme, dans cette servilité qui nous abrutie et nous tends à donner sans donner. Il suffirait d’un sourire, d’une présence, comme tu me l’as dit toi Dorian si je ne m’étais pas arrêté sur toi grâce aux clochards célestes de Kerouac de ce cloche d’art de la nôtre d’âme que j’avais suivie juste avant de trouver ta trace avec tes yeux remplies de vie alors que tu étais seul avec ta chienne nommée « seine », comme Paris, pourquoi j’ai cherchée si longtemps ? Comme mon gamin du train, pendant cinq heures avec un gamin qui aurait pût être mon frère qui me disait « je suis comme un cheval enragé dans un box que l’on veut pas laisser sortir » pleins de fougues, et qui taguait les murs du trains … Je me souvient de ta signature, de ton tag, mais malgré ta signature je n’ai jamais retrouvée ta trace, mon petit frère de malheur puisque tout tient dans rien, dans un souvenir. Un bonnet a casquette et un cahier a dessins, toi que je regardais a travers la vitre qui dessinait je en sais quoi. Je penses a toi depuis mille ans. Toi qui disais à ce vieil alcoolique martinicain d’arrêter de boire parce que l’alcool et que l’alcool le tueras comme son père. Comme ton père. Mon petit frère, comme ma mère j’ai pensé. Toi qui disait « arrête mon père en est mort » … et là j’ai pensé, mon gamin perdu, et tu m’as dit, tu t’es livré avec des « l'l'avais jamais dit a personne » quand ton père frappait ta mère point qu’elle se foute au bord de la fenêtre et qu’elle menace de se jeter. Et de ta phrase « j’ai compris a 9 ans quand j’entendais le bouchon se dévisser », et moi qui répond comme schlack de la canette de bière, et voilà et presque cinq heures à parler de nos horreurs de gamins, mon gamin, mon gosse, mon petit frère de souffrance. Un pure sang, une cheval impossible a canalisé dans un canal de box trop énergique pour un espace trop petit pour toi tu me l’as dit.

J’irai chanter Barbara pour le temps qui passe, des gens qui s’en vont, je viens de le dire a marion, la belle e Marion de marionnettes, les gens passent et viennent et un autre jour s’en va. Et demain j’irai chercher les vagues bonds, « ce que j’fais là moi j’sais pas », mais j'irais, et partirais jusqu'à trouver mes vagabonds et frères.

mardi 1 janvier 2008

psykose


J'ai mal. J'ai peur sans toi. Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'oublie. Pourquoi tout tourne autour de toi? Tu m'as fait perdre la raison. Je ne sais plus maintenant quand je suis dans le réel ou dans mon imaginaire. Je ne sais plus ce qui était vrai, ou le fruit de mon imagination. Etait-ce si horrible? Tu étais folle. Peut-être le suis-je aussi. Je serais toujours avec toi dans l'instabilité. Je te suivrais, il le faut. Personne ne sait, ne saura jamais ce qui nous unissait. Je ne vois plus rien quand les larmes brouillent mes yeux, tu m'aveugles. Ce que je n'ai pas ressentis sur le moment me poursuivra toute ma vie. Je le paye tous les jours. Je vomis ton absence. Je suis vide de toi. Tu avais tout envahit. Comment combler le vide? J'ai beau tout tenter, un néant stagne en moi. Mon ventre est desert. Je l'entretiens pour toi. Puisque je vis, que je suis en vie ... Envie? Envie de tout et peur de me contredire vis à vis de toi. J'ai honte de mon envie d'être en vie. Envie de vide et envie de vie. Je ne sais pas, je ne sais plus, je m'oublie dans tout ce que je peux trouver. Je t'avais promis de mourir. Mais je ne sais pas ce que tu veux de moi. Je m'enfonce dans l'indicible. Le non-dit. Vomissure de l'indice-cible. Vomir sans dire les mots qui partent dans le trou-dit. Tout brûle en moi. Un ulcere me sert l'estomac, je brûle pour toi de l'interieur. Je me consume de dedans. Cri d'amour à mourir. A mourir pour mourir je choisis l'âge tendre, à vomir pour vomir je choisis l'instant. Je te suis, je suis toi.

Tout commence par la fin

J’attends, impatiente dans le couloir, pendant que les vagabonds d’âme déambulent autour de moi. Je dois sortir de l’hôpital aujourd’hui. Il est 10 heures, j’ai ma visite chez le psychiatre pour organiser ma sortie.
Je lui explique que je suis, prête, que ma mère vient à 14 heures.
Il me répond, « elle ne viendra pas ».
Je lui rétorque que si, évidemment elle viendra, puisque elle me l’a dit hier et que l’on avait convenu qu’elle viendrait a 14 heures. Mais un doute m’envahi. Il me répond que mon père viendra cet après midi.
Je m’empresse d’appeler mon père, mais je sens déjà ce que l’on risque de m’annoncer. Quand il décroche, j’entends à sa voix que tout a basculée.
-« ou est maman ? »
Il pleure, « elle ne peut pas venir, j’arrive tout de suite ». « OÙ EST MAMAN ? » « J’arrive tout de suite »
Je me pose devant la fenêtre, et j’attends. Et je pense. Je pense, comment réagirais-je si il arrivait en m’annonçant la mort de ma mère.
Vivre les malheurs d'avances, c'est les subir deux fois a écrit Barjavel. Je ne sais combien de fois je me suis projetée dans cette situation de m’imaginer l’annonce de la mort de ma mère, et d’en ressentir les effets comme si l’événement était réel. Je me voyais hurlant de douleur, et la souffrance était telle que rien qu’en pensées je me retrouvais dans un accablement indescriptible.
Mais maintenant rien. Je me concentre pour essayer de ressentir quelque chose, je visualise la scène, je pique mes sentiments pour essayer de les animer, mais je ressens dans mon ventre, aucune brûlure, je ne ressens absolument rien. Comme si un vide c’était installé en moi et que rien ne pouvait m’atteindre. Comme si elle n’avait jamais existé. J’ai la sensation que son absence n’aurait aucune incidence sur moi.
J’attends la voiture, je regarde avec attention, le temps me semble interminable, je veux savoir quelle sera ma réaction. Il me semble impossible d’être aussi indifférente dans un moment pareil. Et puis après tout, peut être n’est- elle pas morte.
La veille nous avions discuté pendant deux heures. Elle était venue angoissée mais s’était détendue au cours de la discussion. Elle me parlait de partir habiter chez sa sœur, du poids qu’elle était pour nous, et j’ai déployé toute mon énergie à lui faire comprendre que ma vie n’était rien sans elle. Je lui ai rappelé ce qu’on était l’une pour l’autre, que l’on ne pouvait pas vivre séparées. Elle a vu dans mes yeux, dans mon désir de la faire changer d’avis, le besoin véritable que j’avais d’elle. Et l’on a conclu par « l’une sans l’autre, nous ne pouvons pas vivre ». Je crois que cette phrase restera a jamais gravée dans ma mémoire. Je crois qu’elle sera la conséquence de la suite.
La voiture arrive enfin. Je me précipite devant la porte, le temps semble suspendu. J’entends les pas, la porte s’ouvre, et le visage décomposé de mon père prononce ces mots « maman est morte ». Je vois ses traits épuisés et meurtris, il sanglote bruyamment, lui d’habitude si stoïque. Je comprends la situation, mais je ne ressens rien. Elle s’est suicidée en avalant des médicaments dans la nuit. Je n’arrive pas à y croire. Je l’imagine enfermée vivante à la morgue, mourrant de froid, congelée vivante. Toutes les pensées traversent mon esprit, mais mon cœur reste de marbre. C’est la souffrance visible de mon père qui me remue plus qu’autre chose. Je lis sur son visage, la longue nuit passée, sans trop savoir ce qui est arrivé. Ce que je vois surtout, c’est qu’il n’a plus de repères. Lui d’habitude, source de stabilité, toujours en train de canaliser ses émotions, n’a plus une once de maîtrise de lui-même. Il me fait penser à un enfant qui viendrait de perdre ses parents dans la foule. Son regard est hagard, il est secoué de tremblements, il pleure sans retenue. J’ai honte. Honte car je devrais être dans le même état, et je suis dans une passivité totale. Je suis même a deux doigts de rire. Je m’attarde sur des détails, son nez qui coule, sa façon de triturer des mains, ses gestes saccadés. Dans un effort vain, je me remue intérieurement, j’essaye de me provoquer une réaction, quelque chose qui ressemblerait à de la souffrance. Mais je reste inerte, assise à ses côtés, et tente de le consoler. Je pris de toutes mes forces pour que les morts ne voient rien, mais je sens la présence de ma mère. Je sens qu’elle est là, qu’elle me voit. Moi qui hier lui affirmait sans ciller que ma vie ne vaudrait rien sans elle, contredit mes paroles à cet instant. Nous devons attendre le psychiatre pour faire le papier de sortie.
J’ai du mal à croire qu’elle se soit suicidée. Surtout après la discussion que nous avions eu la veille. Partir vivre ailleurs. Etait-ce une métaphore de sa mort ? Je n’y pense pas sur le coup. Je ne peux pas croire à un suicide, même si elle en avait parlé tant de fois. Même si cette idée me tiraillait tous les jours. Tous ces jours passés, à rentrer la peur au ventre de la retrouver morte devant mes yeux.
J’attends d’aller à a morgue avec impatience. Je veux la voir, même morte.
Le psychiatre nous dit qu’elle a peut-être fait une fausse route ? Une fausse route ? Oui, se vomir dans les poumons pendant la nuit. Elle me parlait souvent des reflux qu’elle avait en dormant. J’essaye pour me rassurer d’éloigner la théorie du suicide, comme si cela avait un rôle à jouer dans sa mort. Se vomir dans les poumons en dormant. Quelle mort. Quelle mort pour une boulimique comme elle, mourir d’une maladie de trente années de destruction, alcool compris. Ces soirées passées à l’écouter se vomir elle-même devant moi. Et moi toujours dans la compréhension, une compréhension anormale pour mon jeune âge.
Nous partons aux pompes funèbres. En se garant, mon portable m’annonce que j’ai reçu deux messages. Je les écoute, ceux sont des messages de ma mère la veille, qui m’annonce qu’elle risque d’être en retard. Comme c’est curieux. Mon père qui entend sa voix d’effondre littéralement. J’ai mal au cœur pour lui. Pourquoi n’ai-je pas mal au cœur pour ma mère ? Peut-être parce qu’elle est morte. Elle est soulagée à présent. Bizarrement ce que je ressens moi aussi est un soulagement. Soulagement de ne plus avoir à me poser la question si elle va mourir ou non. Maintenant j’ai la réponse. Elle est morte. Je me le répète pour avoir ne serait-ce qu’un semblant de sentiment. Je pleure, mais mes larmes sont de la contenance pour marquer la souffrance d’un mort. Au fond je ne ressens rien. J’espère qu’elle ne lit pas en moi en ces instants, sinon elle croirait vraiment qu’elle ne comptait pas pour moi, malgré ces heures passées, ces années passées à me consacrer qu’à elle. Je lui aurais donné ma vie si j’avais pu la soulager.
Nous choisissons un cercueil, l’emplacement de son urne, le vase qui la contiendra. Comme la mort est conventionnelle au fond. Je veux quatre places au funérarium. Je projette déjà à cet instant, ma mort a venir. Je lui avais fait une promesse, si tu te tues, je me tue moi aussi. Je me dois de la tenir. Je sais que je partirai avant.
A la morgue. Je voulais la voir à tout prix. J’ai besoin d’elle, même si je ne ressens rien, j’ai besoin de savoir, de la voir. Je redoute quand même l’instant. C’est la première fois que je vais voir un mort, et par-dessus tout c’est ma mère. Devant la porte, je me prépare psychologiquement. Et pourtant lorsqu’elle s’ouvre, j’ai un mouvement de recul. Elle est couchée sur un brancard, enveloppée jusqu'au torse. Elle a l’air endormie, et pourtant la mort a posée sa trace. Je sais qu’elle est morte maintenant. Je voudrais pouvoir la suivre. Sans crainte maintenant je m’avance vers elle. Ce que je ressens n’est pas descriptible. Je la touche, raide comme du bois. Je remarque des détails. Un œil n’est pas complètement fermé. J’ai envie de lui ouvrir les yeux et de la secouer pour la réveiller. Je sais que ce serait vain, c’est tout ce qui m’en empêche. Et la peur aussi, de voir ses yeux blancs qui me hanteraient toute la vie. Pourtant cette vision hantera mes rêves jusqu'à présent. Ses yeux grands ouverts au milieu de la mort. Et les miens aussi. Trop ouverts. Je saisis ses mains comme je les ai prises tant de fois. Elles sont si dures, si froides, et c’est la dernière fois que je les prendrais dans les miennes. Ses cheveux sont doux. Elle a été chez le coiffeur la veille. Pourquoi aller chez le coiffeur si l’on sait que l’on va mourir ? Est-ce vraiment un suicide ou est-ce un accident ? Ces questions me taraudent. Mais elle est morte, et c’est tout ce qui compte à cet instant. Je voudrais pouvoir l’empailler pour pouvoir la garder près de moi. Même morte, qu’importe. Qu’elle soit un cadavre cela m’est égal, tant que je peux l’avoir près de moi. La toucher, la sentir, jusqu’à la fin des temps. Mais il n’y a plus rien. Bientôt son corps sera consumé et il n’en restera que des cendres. « L’une sans l’autre, nous ne pouvons pas vivre ». Il n’y a plus rien. Plus rien. Malgré la vie qui continue, ai-je la permission de continuer après tant de promesses ?