lundi 24 novembre 2008

ouvre

ouvre ouvre ouvre toi couvre toi protège toi j'ai aimé mal aimé aimé l'amour j'ai cherché cherche encore et creuse me creuse m'affaisse sur mes fesses me fout la fessée me colle le cerveau avec des bulles déboule ébullition ahurie abrutie petite brute gigote dans tous les sens et détruis tout sur ton passage c'est des hurlements furie et furieux tu casse et te casses moi j'aime ça balayer mes reste ça m'oblige à rester un peu en suspend suspension pendue à la pensée je me dépense je crois et croisse et me croise ne me vois pas mon reflet est flou et fou folie de fils dénoue les noeud tortille les cheveux sur ma tête à force de me tirer les cheveux je m'arrache les neurones j'expulse me répulse plusation je tate mon poul ça bat trop vite évite et viens là dedans c'est dehors qu'il faut aller doucement calme ta violence petite brutale tu vas blesser quelqu'un attention à toi attends toi deux minutes te rogne pas l'aile à défaut de n'avoir rien à te mettre sous la dent je mange pas le vide ça me fait pas envie je veux la vie croquer et mastiquer bouffer la peau des autres un peu de pause souffle respire sens allez va et arrête tu vas tomber sur une arrête

le passé


Un homme aimait une femme qui était morte. Il y avait cette femme pendue à un arbre. Et cet homme qui la regardait, la regardait, la regardait. Des jours, des nuits passèrent et les feuilles tombèrent, des feuilles rouges qui s’étaient abreuvés de sang. L’homme vidé de larmes quitta les lieux emportant en lui le corps de la morte. Il en rencontra une autre qui elle aussi portait un corps défunt. Ils exhumèrent leurs morts, firent fondre un masque qu’ils se placèrent sur le visage. L’un aima l’autre sans le voir. Ils firent un enfant qui se dégageât tant bien que mal des tombes. Il était encombré par ses décombres de cadavres et s’exprimait dans un langage obscur. Il y avait des os dans sa cervelle. Ses mots étaient des petits paquets sans sens. Il chantait le langage des signes, chaque parole symbolique était un fil qu’il tirait de sa tête dans laquelle la ficelle s’emmêlait et faisais des nœuds. Il nouait sa pensée en tresse qui se chevauchait en zigzagant, labyrinthique esprit qui à l’envers faisais des vers, asticots se tortillants dans le songe. L’étrange enfant dérangeait. Il refusait le réel et s’accrochait au rêve avec les ongles et les dents. Il mangeait le silence, s’abreuvait de la nuit, suçait des étoiles, léchait les rives ondoyantes où se reflétait la lune et le jour venu s’engouffrait dans le sol et s’enterrait vivant, se terrait et déterrait sous les yeux atterrés de ses parents. Eux abattus se débattaient dans la consternation et conspirèrent contre le chérubin difame.

jeudi 20 novembre 2008

Jusqu'ici tout va bien

Est-ce qu'a vouloir se sauver on se sauve et se perd a vouloir se trouver on s'éloigne de soi on se déçoit on se re-trouve marche sur un fil et fais le funambule ne regarde pas en bas tu voles tu vois tu vois mieux là haut? Si tu tombes tu te tue tu te tais à jamais tu tombes des nues des nués de sens descend j'ai peur en bas j'ai froid plus près plus près du soleil à chercher le chaos tu décroche passe au dessus des choses et tu n'es plus dedans tu danses voles t'enfuies te fuis tu fuis et pffiit ou est tu qui voit tu que fais tu? Tu deconne-ecte reconnais-cte toi reconnais que c'est toi qui perd à vouloir te perdre a qui parles tu? A moi, au secour, mais il n'y pas toujours quelqu'un pour me sauver on est tous si seul tous et seul j'étouffe de tout je bois mes larmes et m'ennivre le bateau coule larguez les amarres et marrez vous j'en ai marre mais c'est si bon cette déconnection tu coule vers le haut

lundi 17 novembre 2008

un deux Toi

Un deux trois Soleil je me suis retournée j'ai pas osé regarder si t'étais encore là je me suis enfuie j'ai quelque chose de pulvérisé à l'interieur je veux pas te bomber comme j'explose tout autour je veux pas que tu balaye mes ruines de dedans non plus je sais pas faire pousser les fleurs dans le desert j'ai pas cette magie là je suis un être d'affect une affection ça peut être une infection et pourtant depuis que tu m'as mordu le doigt je suis mordue de toi deux toits au milieu il y a un vide et je joue au funambule sur un fil je dés-en-bulles ce n'est pas toi c'est moi qui fuis et je sais plus boucher les trous le chaos ça colle à la peau ça fait décoller à force de passer au dessus des choses on est plus dedans et pourtant c'est beau d'apprendre à te connaître et ça mérite bien un effort je laisse juste un bout d'encre sur l'oreiller je m'ancre pas et si cela n'a pas de sens alors c'est que tu comprend parfaitement

vendredi 14 novembre 2008

Noyer


J’ai décidé de faire parler les arbres, qui sont la mémoire de ces histoires déchirantes. Et l’arbre arbore le récit de cette liaison intime et intimidante :
Cette femme. Cette femme là tenait cet enfant là dans les bras. Ce n’était pas un enfant. Ce n’était pas encore un enfant. Enfin. Elle le tenait langé comme un ange, logé contre son sein. Elle était consumée par un feu d’amour destructeur. Si séré contre Elle qu’il en étoufferait, prostré dans sa poitrine, il n’était plus qu’un petit bout de chair. Hagarde elle se tenait acharné. Il y avait un puit vide dans la lande était déserte. L’enfant l’aimait lascif d’une lubricité incestueuse. Ils se mangeaient mutuellement. Il lui lapait la poitrine pendant qu’elle le dévorait de baisers.
Etait-ce une fille ou un garçon ? Ce n’était qu’un nourrisson baignant dans l’hymen. Que s’est-il passé ? La mère amante a tué son bébé. Le petit poupon a bouffé l’angoisse maternelle et s’est étouffé. Et le puit était rempli. Elle s’y jeta l’emmenant avec elle. Il est là, près de moi, je le porte. Je l’ai vu, Elle, les yeux vitreux, trop plein d’émotion, troublante et troublée, les mains tremblantes comme naissent parfois les désirs enivrants. Que s’était-il passé ? Il n’y a que le passé qui le dira.

samedi 8 novembre 2008

l'amère


Mon petit, tout petit comme une goutte entre mes doigts. Je te lècherais pour te garder en moi, petite goutte d’encre ancrée dans le ventre de ta maman. Mon Amour. Mon Beau. Mon roi. Enfin je vais pouvoir vivre, je t’ai tant attendue. Je te serrerai, t’embrasserai les pieds, je te mangerai le nez en croquant tes sourires rieurs et à jamais tu resteras mien. Si un jour la vie t’éloigne de moi, n’oubli jamais que tu viens de mes entrailles et qu’il fallu une tenaille pour t’en arracher. Je ne veux pas que tu fleurisses, que les gens puissent te voir, et t’enlever à moi. Reste un petit bourgeon, petit poupon empaqueté dans tes langes, un ange apeuré. Aporie amère de mon devoir de mère. Je te dévore d’amour, mon ardeur ardente te consume. Mais ne vois tu pas comme je t’aime ? Cet amour charnier vient de ma chair. Je ne veux pas que tu t’arraches au sein maternel. Tète ! Tète ta petite tête collée à ma chair. Je t’enlève du monde pour t’élever, je te lèche et t’allaite et personne ne pourra te défaire de moi, tu m’es lié, je t’encorde à mon sort. S’en sortir à deux pour se sauver. Je t’emmène loin de ce monde dans l’onde de lumière où nous irons voguer sur des océans de chimères. J’imagine une lande où nous serons toi et moi dans une brume de crépuscule. Nous irons nous coucher sous le noyer, bercé par son ombrage, couvert de sa ramée et nos deux corps arrimés seront suturés d’une étreinte. Je recoudrai les plaies que je te ferai.
Maintenant je suis en deuil de ce petit bourgeon. Je te réclame des catacombes de la tombe.
Un zeste amère et pas éternel, amours incessantes tueuses, amours tués, amours tues.
Chut ! Chute ? …