lundi 24 novembre 2008

ouvre

ouvre ouvre ouvre toi couvre toi protège toi j'ai aimé mal aimé aimé l'amour j'ai cherché cherche encore et creuse me creuse m'affaisse sur mes fesses me fout la fessée me colle le cerveau avec des bulles déboule ébullition ahurie abrutie petite brute gigote dans tous les sens et détruis tout sur ton passage c'est des hurlements furie et furieux tu casse et te casses moi j'aime ça balayer mes reste ça m'oblige à rester un peu en suspend suspension pendue à la pensée je me dépense je crois et croisse et me croise ne me vois pas mon reflet est flou et fou folie de fils dénoue les noeud tortille les cheveux sur ma tête à force de me tirer les cheveux je m'arrache les neurones j'expulse me répulse plusation je tate mon poul ça bat trop vite évite et viens là dedans c'est dehors qu'il faut aller doucement calme ta violence petite brutale tu vas blesser quelqu'un attention à toi attends toi deux minutes te rogne pas l'aile à défaut de n'avoir rien à te mettre sous la dent je mange pas le vide ça me fait pas envie je veux la vie croquer et mastiquer bouffer la peau des autres un peu de pause souffle respire sens allez va et arrête tu vas tomber sur une arrête

le passé


Un homme aimait une femme qui était morte. Il y avait cette femme pendue à un arbre. Et cet homme qui la regardait, la regardait, la regardait. Des jours, des nuits passèrent et les feuilles tombèrent, des feuilles rouges qui s’étaient abreuvés de sang. L’homme vidé de larmes quitta les lieux emportant en lui le corps de la morte. Il en rencontra une autre qui elle aussi portait un corps défunt. Ils exhumèrent leurs morts, firent fondre un masque qu’ils se placèrent sur le visage. L’un aima l’autre sans le voir. Ils firent un enfant qui se dégageât tant bien que mal des tombes. Il était encombré par ses décombres de cadavres et s’exprimait dans un langage obscur. Il y avait des os dans sa cervelle. Ses mots étaient des petits paquets sans sens. Il chantait le langage des signes, chaque parole symbolique était un fil qu’il tirait de sa tête dans laquelle la ficelle s’emmêlait et faisais des nœuds. Il nouait sa pensée en tresse qui se chevauchait en zigzagant, labyrinthique esprit qui à l’envers faisais des vers, asticots se tortillants dans le songe. L’étrange enfant dérangeait. Il refusait le réel et s’accrochait au rêve avec les ongles et les dents. Il mangeait le silence, s’abreuvait de la nuit, suçait des étoiles, léchait les rives ondoyantes où se reflétait la lune et le jour venu s’engouffrait dans le sol et s’enterrait vivant, se terrait et déterrait sous les yeux atterrés de ses parents. Eux abattus se débattaient dans la consternation et conspirèrent contre le chérubin difame.

jeudi 20 novembre 2008

Jusqu'ici tout va bien

Est-ce qu'a vouloir se sauver on se sauve et se perd a vouloir se trouver on s'éloigne de soi on se déçoit on se re-trouve marche sur un fil et fais le funambule ne regarde pas en bas tu voles tu vois tu vois mieux là haut? Si tu tombes tu te tue tu te tais à jamais tu tombes des nues des nués de sens descend j'ai peur en bas j'ai froid plus près plus près du soleil à chercher le chaos tu décroche passe au dessus des choses et tu n'es plus dedans tu danses voles t'enfuies te fuis tu fuis et pffiit ou est tu qui voit tu que fais tu? Tu deconne-ecte reconnais-cte toi reconnais que c'est toi qui perd à vouloir te perdre a qui parles tu? A moi, au secour, mais il n'y pas toujours quelqu'un pour me sauver on est tous si seul tous et seul j'étouffe de tout je bois mes larmes et m'ennivre le bateau coule larguez les amarres et marrez vous j'en ai marre mais c'est si bon cette déconnection tu coule vers le haut

lundi 17 novembre 2008

un deux Toi

Un deux trois Soleil je me suis retournée j'ai pas osé regarder si t'étais encore là je me suis enfuie j'ai quelque chose de pulvérisé à l'interieur je veux pas te bomber comme j'explose tout autour je veux pas que tu balaye mes ruines de dedans non plus je sais pas faire pousser les fleurs dans le desert j'ai pas cette magie là je suis un être d'affect une affection ça peut être une infection et pourtant depuis que tu m'as mordu le doigt je suis mordue de toi deux toits au milieu il y a un vide et je joue au funambule sur un fil je dés-en-bulles ce n'est pas toi c'est moi qui fuis et je sais plus boucher les trous le chaos ça colle à la peau ça fait décoller à force de passer au dessus des choses on est plus dedans et pourtant c'est beau d'apprendre à te connaître et ça mérite bien un effort je laisse juste un bout d'encre sur l'oreiller je m'ancre pas et si cela n'a pas de sens alors c'est que tu comprend parfaitement

vendredi 14 novembre 2008

Noyer


J’ai décidé de faire parler les arbres, qui sont la mémoire de ces histoires déchirantes. Et l’arbre arbore le récit de cette liaison intime et intimidante :
Cette femme. Cette femme là tenait cet enfant là dans les bras. Ce n’était pas un enfant. Ce n’était pas encore un enfant. Enfin. Elle le tenait langé comme un ange, logé contre son sein. Elle était consumée par un feu d’amour destructeur. Si séré contre Elle qu’il en étoufferait, prostré dans sa poitrine, il n’était plus qu’un petit bout de chair. Hagarde elle se tenait acharné. Il y avait un puit vide dans la lande était déserte. L’enfant l’aimait lascif d’une lubricité incestueuse. Ils se mangeaient mutuellement. Il lui lapait la poitrine pendant qu’elle le dévorait de baisers.
Etait-ce une fille ou un garçon ? Ce n’était qu’un nourrisson baignant dans l’hymen. Que s’est-il passé ? La mère amante a tué son bébé. Le petit poupon a bouffé l’angoisse maternelle et s’est étouffé. Et le puit était rempli. Elle s’y jeta l’emmenant avec elle. Il est là, près de moi, je le porte. Je l’ai vu, Elle, les yeux vitreux, trop plein d’émotion, troublante et troublée, les mains tremblantes comme naissent parfois les désirs enivrants. Que s’était-il passé ? Il n’y a que le passé qui le dira.

samedi 8 novembre 2008

l'amère


Mon petit, tout petit comme une goutte entre mes doigts. Je te lècherais pour te garder en moi, petite goutte d’encre ancrée dans le ventre de ta maman. Mon Amour. Mon Beau. Mon roi. Enfin je vais pouvoir vivre, je t’ai tant attendue. Je te serrerai, t’embrasserai les pieds, je te mangerai le nez en croquant tes sourires rieurs et à jamais tu resteras mien. Si un jour la vie t’éloigne de moi, n’oubli jamais que tu viens de mes entrailles et qu’il fallu une tenaille pour t’en arracher. Je ne veux pas que tu fleurisses, que les gens puissent te voir, et t’enlever à moi. Reste un petit bourgeon, petit poupon empaqueté dans tes langes, un ange apeuré. Aporie amère de mon devoir de mère. Je te dévore d’amour, mon ardeur ardente te consume. Mais ne vois tu pas comme je t’aime ? Cet amour charnier vient de ma chair. Je ne veux pas que tu t’arraches au sein maternel. Tète ! Tète ta petite tête collée à ma chair. Je t’enlève du monde pour t’élever, je te lèche et t’allaite et personne ne pourra te défaire de moi, tu m’es lié, je t’encorde à mon sort. S’en sortir à deux pour se sauver. Je t’emmène loin de ce monde dans l’onde de lumière où nous irons voguer sur des océans de chimères. J’imagine une lande où nous serons toi et moi dans une brume de crépuscule. Nous irons nous coucher sous le noyer, bercé par son ombrage, couvert de sa ramée et nos deux corps arrimés seront suturés d’une étreinte. Je recoudrai les plaies que je te ferai.
Maintenant je suis en deuil de ce petit bourgeon. Je te réclame des catacombes de la tombe.
Un zeste amère et pas éternel, amours incessantes tueuses, amours tués, amours tues.
Chut ! Chute ? …

samedi 5 juillet 2008

« si je pouvais retourner dans l’enfant que j’ai été » *


L’enfant qu’on est ou l’enfant qui n’est pas né.
J’ai perdu quelque chose derrière. Quelque part, quelqu’un ou quelque chose et mort, … ou quelqu’un dort encore ?
J’ai en moi, un cadavre d’enfant qui pourri mes viscères. Je l’aime. J’aime prendre l’enfant qui est en moi et le caresser, le cajoler, m’en occuper comme d’une mère. Petit être qui tète et me tient par son charme décharné.
Retrouver un corps d’enfant pour retourner dans l’enfant qui est en moi.
Mais ne faudrait-il pas le tuer ? Petit spectre malade qui me hante. Il est lié à la chaîne maternelle.
Qui s’auto-psychianalise se regarde le nombril ! On se regarde, on s‘admire, on se hait. Un petit couplet pour un miroir désenchanté.
J’ai soif de glace ! Depuis quand fond elle devant moi pour ouvrir sa bouche hideuse et me parler ? On dresse un miroir, le miroir de la mère, de la méchante mère, celle qui voulait du mal à la blanche neige, ou la maléfique qui endort la belle, elle tend son miroir à la petite fille en lui dictant la formule magique. Que dit tu ? Et la formule est partie dans la tombe.
Un miroir te dresse et te presse au mouroir. Chaude logorrhée mensongère.
Un songe mensonger, conte pour enfants ratés :
Il s’appelle Melancholia. On mêla sa noirceur à sa bile. On le prit à la naissance, on lui fit une césarienne, on lui peignit les entrailles en noir et on referme le ventre, le tout bien cousu pour qu’il n’accouche jamais de son mal. Lorsqu’il se regarde le nombril, il voit l’origine de sa souffrance, son enfant à lui, sa bile noire.
Il grandit avec un habit de deuil, qui lui ne grandissait pas. Au fil des années, son corps cloîtré dans ce costume amidonné s’étriqua. Il n’atteint jamais sa taille adulte. Sa bile noire le rendait malade. Mais la bile était bien ancrée, entravée dans les entrailles, alors pour se soigner, il la vomit. Elle en noircit d’autant plus son organisme. Il continu à se regarder le nombril, en se demandant qu’est ce qui pourrait bien le libérer, dénouer ces fils. Il s’ouvre lui-même le ventre pour aller chercher et fouiller. Au fond il n’y avait rien qu’un peu de vase.
Un petit être qui tète et s’entête à vouloir croire un mensonge. Seulement pour ne pas grandir.
Qu’est-ce qui est coincé derrière ?… à part mon cul ? Derrière c’est devant, il suffit de croire à son propre mensonge et se le réinventer. La fable se perd, elle a son compte de contes. Et puis tout s’épuise avec le temps. Est-ce que mentir à soi-même c’est fabuler ? Tu fabules, on se fait bulle, comme le papier, et on s’explose … de rire. Quand ça pète entre les doigts comme des petites mitraillettes, on y croit, c’est la guerre, c’est ça l’enfance aussi !
Il ne faut pas retourner dans l’enfant qui est en nous, il faut LE retourner, le placer haut, en haut et le brandir comme une victoire.

A.S

*(Macbeth heiner muller)

jeudi 10 avril 2008

Dying twice


Every body says that doing his mourning means nothing. But that’s not true. When somebody dies, he stays with you until you let him go. I was laughing when people told me to “make my mourning” thinking that they don’t even know what is to lose someone. Or also when the same said “to live your own life” like if you could live for someone else but you.
But they were right and I was wrong.
My mother died twice. The first date is 4th June 2004 and the other 30th March 2008.
During almost four years I’ve lived my life with someone at my sides. I was feeling her really, and carry her on my shoulders. I had an extra-weight on myself moreover than my own-self.
But even if you’re able to feel it, you can’t deliver yourself from this. But suddenly, a morning you wake up, and you feel different. The weight you had on you has passed in you. And you feel free. It’s just like if a second skin had been taken off, and you seem to be lighter. The deep crave that you had inside and that made you feel so empty, is gone, and replaced by so much feelings. You perceive your emotions. "You were not drunk, but full of emotions" he toldme and now i understand when it happened. And after this you can let all the things that attached you to the person, rings, clothes, because you don’t have to keep the person on. You’re stomach, that has a long time been a cemetery for a dead, now, let’s life begin. But this person is in you forever, and you don’t need anything to refasten to her because now you realise that she’s dead and you have to let her go. She has flied away. And you’re free. Someone is dead and someone else is born again.

vendredi 4 avril 2008

Envie de deux êtres en vie

Envie de deux êtres en vie

Voir quelqu'un et avoir l'impression de le connaître au premier coup d'oeil

Regarder quelqu'un et avoir vraiment envie de le connaître

Se teindre les cheveux en jaune parce que sa fout un coup à la tête

Avoir envie de se teindre les cheveux en rouge parce qu'on a vu quelqu'un se les teindre en jaune

Se mettre un faux flingue sur la tempe

Sourire a quelqu'un

Fixer un point pendant vingt minutes quand tout le monde essaye de vous déconcentrer tout en restant impassible même si on vous met des pailles dans le nez

Demander à quelqu'un si il te voit flou

Mettre des chapeaux de gestapo qui viennent vraiment de la gestapo (parait-il)

Coller sa lèvre sur sa gencive pour avoir une tête de lapin

Loucher comme si c'était naturel

Faire des grimaces pendant que d'autres sont en train de parler sérieusement

Retenir un numéro par coeur quand quelqu'un le donne à quelqu'un d'autre et l'appeler ensuite sans être censée avoir son numéro

Donner un rendez-vous à quelqu'un sans être sure qu'il viendra et être contente qu'il y soit

Fumer des clopes dans un arbre

Parler dans un arbre

Raconter sa vie sans avoir peur que l’autre ai peur de ce que l’on raconte

Ecouter l’autre raconter des histoires de sa vie qui pourrait être dans des livres

Prendre de la coke, extasie, amphet, mesca, drogues dures, drogues molles, drogues liquides, drogues solides, drogues ...

S'être fait éteindre une clope sur le torse sans rien sentir

Regarder cuire de la soupe à poil à quatres heures du matin dans une casserole vide en disant qu'il est onze heures sans montre au poignet

Ecouter quelqu'un vraiment

Regarder quelqu'un vraiment

et être vrai(e)

Regarder un castor qui passe

S'extasier devant un canard

Etre parti à Londres avec cent euros et un sac à dos trop lourd pendant deux mois

Etre partie en Afrique pendant un an

« parler du garçon arbre et ange à la fois qui à traverser l'océan ... me perdre tout en sachant qu'avec toi je suis en sûreté ... m'adresser à toi dans un mauvais allemand » (Kane)

Réciter manque de sarah kane en face de quelqu'un qui vous écoute vraiment et qui comprend

Se déguiser en babacool

Dire qu'on ira fumer des joints dans un entrepôt désaffecté

Dire qu'on ira à deux dans un café avec la lèvre collée sur la gencive et loucher comme si c'était naturel en regardant la réaction des gens sans sciller

Ecouter Joy Division

Rire franchement et se sentir bien

Se faire des fausses larmes avec du maquillage

Avoir envie d'embrasser quelqu'un sans savoir pourquoi juste parce qu'on a envie et le faire

Se réveiller avec un oeil au beurre noire sans savoir pourquoi

Aller en cours avec des fausses larmes et une heure de retard

Parler avec quelqu'un perché en l'air sur une fenêtre

Rouler sur un vélo sans selle avec une roue sans pneu qui fait des étincelles

Parler avec un téléphone fixe accroché sur la tête avec le fil et avoir les deux mains libres

Fumer assise sur les marches jusqu'a ce que quelqu'un rentre

Et puis ...

vendredi 28 mars 2008

redon redondant









mes nuits me nuisent et m'amenuisent à ma quête de maquettes




une beigne-noire dans l'oeil



Je dégueule mon mascara par les yeux.
Je me baigne dans mon rimel.
Je me fout une beigne dans ma baignoire.
Je m'eyeliner des lignes dans les yeux vers l'ailleurs.
Je me tape un shoot au waterman.
La fée s'éfface comme de l'encre délébile.
Je m'ancre dans ma bile.
Le fer blanc se fait cerceuil.
Le bidet se fait recueil.
Un oeil astré les neurones déconnectent.
La gerbe noire degoulinant sur mes joues me masque.
Un shoot aux water, les pensées s'évaporent.
Plus de larmes, plus de corps.

dimanche 27 janvier 2008


Avide de vie
Vide de vie
Ca ne tient qu’a une lettre
Ca peut être l’être
C’est peut-être pour ca
C’est peut être moi
J’ai la bouche au bout des doigts
Je vomis les maux par les mots
Mieux vaut bien choisir son embouchure
Quand tous les orifices sont bouchés
Quand ton orifices sont touchés
Je crie la nuit
Et je me nuis
J’attends l’aube

Je rêve que je dors

un somme nuit


"Parfois on trouve un vieux flacon qui se souvient,d'où jaillit toute vive une âme qui revient"

J’écris je crie décris des cris,
Et puis des puits je tombe dans ma tombe,
Des lances de silence transpercent le corps vide de vie
Et puis avide de vie je fonce dans les ronces
Égratignée par l’inconstance
Et visse des vices
Statique dans la souffrance
Et vive dans la douleur
Mais mes fêtes pour le bonheur
Sont faites de couleurs
Je ne cherche pas la rime
Je m’arrime
J’accroche des croches d’entrain pour prendre le train dévié
Je travaille les entrailles ôtant le contenu
Pour combler le rempart de toute part
Pour remplir le rire et rempiler avec l’existence
Il faut rempailler le soi
Mais pour cela il faut le laver de larmes
Revenir larvaire pour se refaire
Et puis le puit sera rempli

jeudi 24 janvier 2008

mes vagues a bonds


Mes vagabonds, vagues a bonds, mes vagues à l’âme,

Mon Dorian, auquel je pense tous les jours, comme Dorian Gray qui ne vieillira jamais dans mon âme, mon vague a l’âme, mon vagabond.
Vous que je regarde avec amour, ou allez vous ? D’où venez-vous ? Que faites vous ? Moi qui passe mes journées en destruction a chercher la vie, mes beaux visages en fractales que personne ne voit et passe a côté comme des métaplasmes perdus comment pourrait-t-on d’apercevoir avec une tel voyance que vous êtes dix milles fois plus fort que nous perché et coincé dans nôtre quotidien de carcan encerclé de normalité. Je voudrais me brûler dans votre perte de toute matérialité jusqu'à ce que mes ailes soient de cire et que ma vie n’ait qu’un sens dépourvu de toute cette descente en tombe et tombée dans cette nuit. Une hypallage de me rendre ma vie et rendre ma vie à quelqu’un. « Le bonheur n’est réel que si il est partagé » (Christopher Mcandless), de tout ce que l’on peut vivre en dehors de cette société où l’on crève d’ennuie, vivre avec des gens on couleurs. Mitterrand disait "le gris...Mais il existe une multitude de gris. C'est beau le gris. Les gens qui n'aiment pas le gris sont des imbéciles..." et on vous voit ternes, alors que vous êtes pleins de couleurs de cette vie a vague a bonds. Mon Dorian qui n’existait de nulle part et que je ne retrouverais jamais juste pour chercher les autres toujours dans la partance du bout du monde, dans des nuages le long des routes que le vent écoute et que les passant ignorent sans penser, sans avoir les yeux pour voir la beauté qui crève les yeux à ne plus vouloir voir, des oedipes qui tournent dans une vie de sisyphes a remonter leur montagne et poussant leurs pierres en passant a côté de ce qui a de plus beau, parce que les jours les jours s’en vont dans cette petite vie où l’on crève d’ennuie et un autre jour s’en va.

Mais vous, qui vivez malgré le néant de ce qu’on l’on croit être réalité et qui l’est mais dans une forme d’astéisme, dans cette servilité qui nous abrutie et nous tends à donner sans donner. Il suffirait d’un sourire, d’une présence, comme tu me l’as dit toi Dorian si je ne m’étais pas arrêté sur toi grâce aux clochards célestes de Kerouac de ce cloche d’art de la nôtre d’âme que j’avais suivie juste avant de trouver ta trace avec tes yeux remplies de vie alors que tu étais seul avec ta chienne nommée « seine », comme Paris, pourquoi j’ai cherchée si longtemps ? Comme mon gamin du train, pendant cinq heures avec un gamin qui aurait pût être mon frère qui me disait « je suis comme un cheval enragé dans un box que l’on veut pas laisser sortir » pleins de fougues, et qui taguait les murs du trains … Je me souvient de ta signature, de ton tag, mais malgré ta signature je n’ai jamais retrouvée ta trace, mon petit frère de malheur puisque tout tient dans rien, dans un souvenir. Un bonnet a casquette et un cahier a dessins, toi que je regardais a travers la vitre qui dessinait je en sais quoi. Je penses a toi depuis mille ans. Toi qui disais à ce vieil alcoolique martinicain d’arrêter de boire parce que l’alcool et que l’alcool le tueras comme son père. Comme ton père. Mon petit frère, comme ma mère j’ai pensé. Toi qui disait « arrête mon père en est mort » … et là j’ai pensé, mon gamin perdu, et tu m’as dit, tu t’es livré avec des « l'l'avais jamais dit a personne » quand ton père frappait ta mère point qu’elle se foute au bord de la fenêtre et qu’elle menace de se jeter. Et de ta phrase « j’ai compris a 9 ans quand j’entendais le bouchon se dévisser », et moi qui répond comme schlack de la canette de bière, et voilà et presque cinq heures à parler de nos horreurs de gamins, mon gamin, mon gosse, mon petit frère de souffrance. Un pure sang, une cheval impossible a canalisé dans un canal de box trop énergique pour un espace trop petit pour toi tu me l’as dit.

J’irai chanter Barbara pour le temps qui passe, des gens qui s’en vont, je viens de le dire a marion, la belle e Marion de marionnettes, les gens passent et viennent et un autre jour s’en va. Et demain j’irai chercher les vagues bonds, « ce que j’fais là moi j’sais pas », mais j'irais, et partirais jusqu'à trouver mes vagabonds et frères.

mardi 1 janvier 2008

psykose


J'ai mal. J'ai peur sans toi. Je ne sais pas. Je ne sais plus. J'oublie. Pourquoi tout tourne autour de toi? Tu m'as fait perdre la raison. Je ne sais plus maintenant quand je suis dans le réel ou dans mon imaginaire. Je ne sais plus ce qui était vrai, ou le fruit de mon imagination. Etait-ce si horrible? Tu étais folle. Peut-être le suis-je aussi. Je serais toujours avec toi dans l'instabilité. Je te suivrais, il le faut. Personne ne sait, ne saura jamais ce qui nous unissait. Je ne vois plus rien quand les larmes brouillent mes yeux, tu m'aveugles. Ce que je n'ai pas ressentis sur le moment me poursuivra toute ma vie. Je le paye tous les jours. Je vomis ton absence. Je suis vide de toi. Tu avais tout envahit. Comment combler le vide? J'ai beau tout tenter, un néant stagne en moi. Mon ventre est desert. Je l'entretiens pour toi. Puisque je vis, que je suis en vie ... Envie? Envie de tout et peur de me contredire vis à vis de toi. J'ai honte de mon envie d'être en vie. Envie de vide et envie de vie. Je ne sais pas, je ne sais plus, je m'oublie dans tout ce que je peux trouver. Je t'avais promis de mourir. Mais je ne sais pas ce que tu veux de moi. Je m'enfonce dans l'indicible. Le non-dit. Vomissure de l'indice-cible. Vomir sans dire les mots qui partent dans le trou-dit. Tout brûle en moi. Un ulcere me sert l'estomac, je brûle pour toi de l'interieur. Je me consume de dedans. Cri d'amour à mourir. A mourir pour mourir je choisis l'âge tendre, à vomir pour vomir je choisis l'instant. Je te suis, je suis toi.

Tout commence par la fin

J’attends, impatiente dans le couloir, pendant que les vagabonds d’âme déambulent autour de moi. Je dois sortir de l’hôpital aujourd’hui. Il est 10 heures, j’ai ma visite chez le psychiatre pour organiser ma sortie.
Je lui explique que je suis, prête, que ma mère vient à 14 heures.
Il me répond, « elle ne viendra pas ».
Je lui rétorque que si, évidemment elle viendra, puisque elle me l’a dit hier et que l’on avait convenu qu’elle viendrait a 14 heures. Mais un doute m’envahi. Il me répond que mon père viendra cet après midi.
Je m’empresse d’appeler mon père, mais je sens déjà ce que l’on risque de m’annoncer. Quand il décroche, j’entends à sa voix que tout a basculée.
-« ou est maman ? »
Il pleure, « elle ne peut pas venir, j’arrive tout de suite ». « OÙ EST MAMAN ? » « J’arrive tout de suite »
Je me pose devant la fenêtre, et j’attends. Et je pense. Je pense, comment réagirais-je si il arrivait en m’annonçant la mort de ma mère.
Vivre les malheurs d'avances, c'est les subir deux fois a écrit Barjavel. Je ne sais combien de fois je me suis projetée dans cette situation de m’imaginer l’annonce de la mort de ma mère, et d’en ressentir les effets comme si l’événement était réel. Je me voyais hurlant de douleur, et la souffrance était telle que rien qu’en pensées je me retrouvais dans un accablement indescriptible.
Mais maintenant rien. Je me concentre pour essayer de ressentir quelque chose, je visualise la scène, je pique mes sentiments pour essayer de les animer, mais je ressens dans mon ventre, aucune brûlure, je ne ressens absolument rien. Comme si un vide c’était installé en moi et que rien ne pouvait m’atteindre. Comme si elle n’avait jamais existé. J’ai la sensation que son absence n’aurait aucune incidence sur moi.
J’attends la voiture, je regarde avec attention, le temps me semble interminable, je veux savoir quelle sera ma réaction. Il me semble impossible d’être aussi indifférente dans un moment pareil. Et puis après tout, peut être n’est- elle pas morte.
La veille nous avions discuté pendant deux heures. Elle était venue angoissée mais s’était détendue au cours de la discussion. Elle me parlait de partir habiter chez sa sœur, du poids qu’elle était pour nous, et j’ai déployé toute mon énergie à lui faire comprendre que ma vie n’était rien sans elle. Je lui ai rappelé ce qu’on était l’une pour l’autre, que l’on ne pouvait pas vivre séparées. Elle a vu dans mes yeux, dans mon désir de la faire changer d’avis, le besoin véritable que j’avais d’elle. Et l’on a conclu par « l’une sans l’autre, nous ne pouvons pas vivre ». Je crois que cette phrase restera a jamais gravée dans ma mémoire. Je crois qu’elle sera la conséquence de la suite.
La voiture arrive enfin. Je me précipite devant la porte, le temps semble suspendu. J’entends les pas, la porte s’ouvre, et le visage décomposé de mon père prononce ces mots « maman est morte ». Je vois ses traits épuisés et meurtris, il sanglote bruyamment, lui d’habitude si stoïque. Je comprends la situation, mais je ne ressens rien. Elle s’est suicidée en avalant des médicaments dans la nuit. Je n’arrive pas à y croire. Je l’imagine enfermée vivante à la morgue, mourrant de froid, congelée vivante. Toutes les pensées traversent mon esprit, mais mon cœur reste de marbre. C’est la souffrance visible de mon père qui me remue plus qu’autre chose. Je lis sur son visage, la longue nuit passée, sans trop savoir ce qui est arrivé. Ce que je vois surtout, c’est qu’il n’a plus de repères. Lui d’habitude, source de stabilité, toujours en train de canaliser ses émotions, n’a plus une once de maîtrise de lui-même. Il me fait penser à un enfant qui viendrait de perdre ses parents dans la foule. Son regard est hagard, il est secoué de tremblements, il pleure sans retenue. J’ai honte. Honte car je devrais être dans le même état, et je suis dans une passivité totale. Je suis même a deux doigts de rire. Je m’attarde sur des détails, son nez qui coule, sa façon de triturer des mains, ses gestes saccadés. Dans un effort vain, je me remue intérieurement, j’essaye de me provoquer une réaction, quelque chose qui ressemblerait à de la souffrance. Mais je reste inerte, assise à ses côtés, et tente de le consoler. Je pris de toutes mes forces pour que les morts ne voient rien, mais je sens la présence de ma mère. Je sens qu’elle est là, qu’elle me voit. Moi qui hier lui affirmait sans ciller que ma vie ne vaudrait rien sans elle, contredit mes paroles à cet instant. Nous devons attendre le psychiatre pour faire le papier de sortie.
J’ai du mal à croire qu’elle se soit suicidée. Surtout après la discussion que nous avions eu la veille. Partir vivre ailleurs. Etait-ce une métaphore de sa mort ? Je n’y pense pas sur le coup. Je ne peux pas croire à un suicide, même si elle en avait parlé tant de fois. Même si cette idée me tiraillait tous les jours. Tous ces jours passés, à rentrer la peur au ventre de la retrouver morte devant mes yeux.
J’attends d’aller à a morgue avec impatience. Je veux la voir, même morte.
Le psychiatre nous dit qu’elle a peut-être fait une fausse route ? Une fausse route ? Oui, se vomir dans les poumons pendant la nuit. Elle me parlait souvent des reflux qu’elle avait en dormant. J’essaye pour me rassurer d’éloigner la théorie du suicide, comme si cela avait un rôle à jouer dans sa mort. Se vomir dans les poumons en dormant. Quelle mort. Quelle mort pour une boulimique comme elle, mourir d’une maladie de trente années de destruction, alcool compris. Ces soirées passées à l’écouter se vomir elle-même devant moi. Et moi toujours dans la compréhension, une compréhension anormale pour mon jeune âge.
Nous partons aux pompes funèbres. En se garant, mon portable m’annonce que j’ai reçu deux messages. Je les écoute, ceux sont des messages de ma mère la veille, qui m’annonce qu’elle risque d’être en retard. Comme c’est curieux. Mon père qui entend sa voix d’effondre littéralement. J’ai mal au cœur pour lui. Pourquoi n’ai-je pas mal au cœur pour ma mère ? Peut-être parce qu’elle est morte. Elle est soulagée à présent. Bizarrement ce que je ressens moi aussi est un soulagement. Soulagement de ne plus avoir à me poser la question si elle va mourir ou non. Maintenant j’ai la réponse. Elle est morte. Je me le répète pour avoir ne serait-ce qu’un semblant de sentiment. Je pleure, mais mes larmes sont de la contenance pour marquer la souffrance d’un mort. Au fond je ne ressens rien. J’espère qu’elle ne lit pas en moi en ces instants, sinon elle croirait vraiment qu’elle ne comptait pas pour moi, malgré ces heures passées, ces années passées à me consacrer qu’à elle. Je lui aurais donné ma vie si j’avais pu la soulager.
Nous choisissons un cercueil, l’emplacement de son urne, le vase qui la contiendra. Comme la mort est conventionnelle au fond. Je veux quatre places au funérarium. Je projette déjà à cet instant, ma mort a venir. Je lui avais fait une promesse, si tu te tues, je me tue moi aussi. Je me dois de la tenir. Je sais que je partirai avant.
A la morgue. Je voulais la voir à tout prix. J’ai besoin d’elle, même si je ne ressens rien, j’ai besoin de savoir, de la voir. Je redoute quand même l’instant. C’est la première fois que je vais voir un mort, et par-dessus tout c’est ma mère. Devant la porte, je me prépare psychologiquement. Et pourtant lorsqu’elle s’ouvre, j’ai un mouvement de recul. Elle est couchée sur un brancard, enveloppée jusqu'au torse. Elle a l’air endormie, et pourtant la mort a posée sa trace. Je sais qu’elle est morte maintenant. Je voudrais pouvoir la suivre. Sans crainte maintenant je m’avance vers elle. Ce que je ressens n’est pas descriptible. Je la touche, raide comme du bois. Je remarque des détails. Un œil n’est pas complètement fermé. J’ai envie de lui ouvrir les yeux et de la secouer pour la réveiller. Je sais que ce serait vain, c’est tout ce qui m’en empêche. Et la peur aussi, de voir ses yeux blancs qui me hanteraient toute la vie. Pourtant cette vision hantera mes rêves jusqu'à présent. Ses yeux grands ouverts au milieu de la mort. Et les miens aussi. Trop ouverts. Je saisis ses mains comme je les ai prises tant de fois. Elles sont si dures, si froides, et c’est la dernière fois que je les prendrais dans les miennes. Ses cheveux sont doux. Elle a été chez le coiffeur la veille. Pourquoi aller chez le coiffeur si l’on sait que l’on va mourir ? Est-ce vraiment un suicide ou est-ce un accident ? Ces questions me taraudent. Mais elle est morte, et c’est tout ce qui compte à cet instant. Je voudrais pouvoir l’empailler pour pouvoir la garder près de moi. Même morte, qu’importe. Qu’elle soit un cadavre cela m’est égal, tant que je peux l’avoir près de moi. La toucher, la sentir, jusqu’à la fin des temps. Mais il n’y a plus rien. Bientôt son corps sera consumé et il n’en restera que des cendres. « L’une sans l’autre, nous ne pouvons pas vivre ». Il n’y a plus rien. Plus rien. Malgré la vie qui continue, ai-je la permission de continuer après tant de promesses ?