mardi 11 janvier 2011

l'enfant la mère l'amour le manque

Une fois j'ai fait un rêve où tous les symboles concordaient pour dire une seul chose: Ta mère est morte. Les choses les plus douloureuses sont souvent les moins explicites. C'est au moment où il faut creuser, avec les ongles et les dents, dans sa propre chair, que l'on tombe sur un os.
J'ai toujours pensé que tout le monde porte en lui un enfant, dans ses tripes, et que c'est ce qui conditionne cette personne dans ce qu'elle est au présent.
Et pour ceux qui souffrent, c'est cet enfant là vers lequel il faut se tourner. Ce n'est pas moi que j'essaye de soigner, mais la petite fille malade dans mon ventre qui bientôt, si elle continue à de désagréger de la sorte, finira par mourir et pourrir dans moi. Et à ce moment là, je serai incurable, tel que ma mère l'a été, et comme j'ai pu en voir les dégâts. Maintenant que j’ai souhaité disparaitre, maintenant que j’ai fait le tri, j’ai enfin compris que pour grandir, pour enterrer mon enfance, je dois me dépêcher d’enterrer mes rêves. J'ai fini par comprendre que je me suis inventé mon propre rêve. J'ai enfin compris que je ne vivais pas bien, et que je me suis cachée dans mon rêve. Mais maintenant je ne me sens plus bien dans mon rêve non plus. Quand un enfant rêve, tout devient trop vrai, et c’est pour ça que les enfants auront toujours peur. J'ai enfin compris que je ne fuis pas, mais que je me réveille. Enfin, je commence à comprendre que je ne suis plus une enfant. Enfin.
Et pourtant à ce moment la peur me saisie et je racle, je racle tout ce que je peux pour le tenir en main et ne pas le laisser sortir, pour ne pas accoucher de cet enfant.

2 commentaires:

Valérie a dit…

Tout est magnifique Anaïs...Au mien, je suis en train de lui sécher les yeux...merci. Valérie

Anonyme a dit…

OU es tu a présent?