mardi 11 janvier 2011

l'enfant la mère l'amour le manque

Une fois j'ai fait un rêve où tous les symboles concordaient pour dire une seul chose: Ta mère est morte. Les choses les plus douloureuses sont souvent les moins explicites. C'est au moment où il faut creuser, avec les ongles et les dents, dans sa propre chair, que l'on tombe sur un os.
J'ai toujours pensé que tout le monde porte en lui un enfant, dans ses tripes, et que c'est ce qui conditionne cette personne dans ce qu'elle est au présent.
Et pour ceux qui souffrent, c'est cet enfant là vers lequel il faut se tourner. Ce n'est pas moi que j'essaye de soigner, mais la petite fille malade dans mon ventre qui bientôt, si elle continue à de désagréger de la sorte, finira par mourir et pourrir dans moi. Et à ce moment là, je serai incurable, tel que ma mère l'a été, et comme j'ai pu en voir les dégâts. Maintenant que j’ai souhaité disparaitre, maintenant que j’ai fait le tri, j’ai enfin compris que pour grandir, pour enterrer mon enfance, je dois me dépêcher d’enterrer mes rêves. J'ai fini par comprendre que je me suis inventé mon propre rêve. J'ai enfin compris que je ne vivais pas bien, et que je me suis cachée dans mon rêve. Mais maintenant je ne me sens plus bien dans mon rêve non plus. Quand un enfant rêve, tout devient trop vrai, et c’est pour ça que les enfants auront toujours peur. J'ai enfin compris que je ne fuis pas, mais que je me réveille. Enfin, je commence à comprendre que je ne suis plus une enfant. Enfin.
Et pourtant à ce moment la peur me saisie et je racle, je racle tout ce que je peux pour le tenir en main et ne pas le laisser sortir, pour ne pas accoucher de cet enfant.

mercredi 1 décembre 2010

mirioir à l'envers

J'me rappel quand il était deux heures du matin et que j'regardais par la fenêtre,qu'on voyait comme maintenant d'la neige partout, des flocons qui tremblaient de là-haut comme si le ciel me disait : « t'inquiètes, j'comprends ... ». J'avais le coeur en vrac, j'transpirais encore la téquila d'la veille, l'odeur d'un gars ou un autre qui m'collait à la peau et que j'essayais d'm'arracher avec les ongles et les dents. Et puis quand j'fragmentais trop hors de moi-même, mes sentiments qui m'déboussolaient, j'avais les jambes qui fuyaient dehors. J'm'entrechoquais aux lampadaires qui m'pissaient leur lumière jaune dessus, mon eye-liner me dégoulinait sur les joues, j'voyais la nuit en rose à travers des yeux cirrhosés et j'avais une envie d'm'ouvrir les veines avec un pistolet à clou. J'mirais les fenêtres éclairés enchainée dans mon créneau horaire: 2h à 6h. J'avais les toits de voiture en guise de siège automatique dans ma tête ça faisait déclic et j'm'envolais vers les étoiles, ça tournait une bourrée bretonne à trois temps d'une bourrée pas bretonne qui perdait son temps. P'tin même si c'était pas la vie, la quête d'amour, ben c'est beau quand-même. Mais dans la déchéance tu perds toutes tes chances de te trouver, parce que c'est toi qui t'perds ! Tu t'perds tellement que tu scotches ton visage au verso de ton esprit, t'as retourné la glace et tu bouffes le miroir par les deux faces. T'es là, toutes les nuits, à mettre le visage dans les cheveux de quelqu'un qui sait même pas comment tu t'appelle juste parce que seule dans un lit c'est comme si t'avais plus d'peau et que le matelat t'avait déjà engloutit. J'veux pas mourir seule, enterrée par le sommier dans mon sommeil. Mais au bout d'un moment t'as tellement été mordu dans l'aorte que tu t'répètes dans ta tête « j'n'ai pas d'amour et j'parle pas, j'n'ai pas d'amour et j'parle pas … » et ça s'répète, ça s'répète et tu t'entête et l'disque tourne jusqu'à ce que t'essaye d'imprimer la leçon pour plus bouffer du ragoût d'amour empoisonné de belles paroles qu'on t'a servi sur un plateau, où, caché sous la cloche, il y avait marqué : « c'est juste pour la nuit ». Mais toi t'étais affamée, t'as même pas regardé ce qu'il y avait marqué. Et puis t'es là, tu fais la fière et tu commence à ressembler à une peinture entachée de vieilles croûtes que tu prétends maquiller derrière une 7è couche de mascara diluée au vin. Mais dedans c'est un picasso qui s'joue en cubisme décomposé de croches de pianos qui s'accrochent aux tripes à chaque fois que t'éclates de rire … mais t'en sors quand même toujours une bien bonne l'air de rien. Et ça joue la symphonie de « La jeune fille et la mort » de Schubert dans ton bide et personne n'entend rien et tu chaloupes tu chavires faut pas charier coco!, mais bon tes là pour ça toi, t'es une fille comme ça, celle qui s'en fout, celle qui est légère, celle qui s'envole dans les bras des gars parce qu'elle aime ça … enfin c'est ce que tu fais croire …
C'est toujours la même morsure de dedans, ce deux qui passe à un, que ce soit d'une nuit ou d'vingt ans …

vendredi 26 novembre 2010

c'est parce que c'est toi et parce que c'est comme ça ...

Même si à l'instant j'ai les tripes en bouillies la mâchoire serrée à m'en casser les dents et ce crie de dedans qui décrit sûrement ce passé qui me dépasse il y a pourtant une pensée qui me tient la main, pensée palpable qui vient à l'intérieur de moi pour apaiser les brûlures, pensées-souvenirs de toi et moi riants, de tes mots calmants mes maux sans me malmener d'un incompréhension froissant les âmes déjà blessées par les certitudes des « bien-pensants ». Une présence réconfort qui fait armure aux armes se dressants contre moi-même et m'apporte la vision enchantée qui colore les murs d'un lieu sinistre. Chaque fou rire égal une fleur. Chaque parole égal un rayon de soleil. Chaque moment d'écoute égal une musique mélodieuse. Et le tout égal une peinture d'une beauté inégalable. Je pourrais écrire sur la douleur mais cela ne te correspondrais pas. Parce que tu n'es pas la douleur et tu m'en éloigne. Si je devais échanger une lettre je dirais Couleur. C'est comme colorer la vie pour changer le tableau. On peut pas enlever le noir ça s'efface pas. Mais on peut rajouter des couleurs dessus. Cette pièce refuge comme celle de deux enfants se réinventant le monde à travers un univers merveilleux est devenue comme un cocon où vole des bribes de rire qui éclatent en bulles magiques. J'avais les doigts au fond de la bouche et la bouche au bout des doigts, on peut ni manger ni parler comme ça, juste écrire au moins, mais tout doucement il y a des petites embouchures qui se débouches grâce à des parcelles d'un peu tout et d'un peu toi aussi un champ de vie qui s'ouvre pour rappeler cette volonté avide de vie qui s'arrime à travers la rime et rempile avec l'existence, il faut rempailler le soi, chercher les pailles pour boire les petits bonheurs.

mercredi 2 juin 2010

j'suis qu'une enfant

des bribes et des bulles qui flottent dans des pensées de coton et ce pourquoi qui revient en rengaine résonnante qui remonte des tréfonds archaiques derrière toujours derrière qui m'entoure d'acouphènes et les images se brouillent
une petite fille une enfant?
Des poupées des jouets et la chambre bleue dans l'obscurité la solitude les rêves et soudain un cri
petite cachée sous la table cajolant son nounours et soudain un coup
petite fille se sauve et s'enfuit vole et court et se retrouve en haut d'une falaise elle court elle court elle court et elle s'envole, emmenée par deux cigognes

et ce pourquoi qui revient
cherche cherche le réconfort fort d'une certitude qui dit il n'y a rien plus rien que le silence et toi petite en larmes armées de violence et ces couleurs qui brouillent ta vision enchantée
chant de douleur coloré qui peint les murs de la maison que tu t'es crée
création d'un monde plus beau que ce réel qui tue
imagination salvatrice qui deviendra castratrice où est le vrai où est le faux déambulation aléatoire d'un lieu à l'autre où es-tu que fais-tu avec parents entre parenthèses
chaque années tu souffles sur des bougies et tout grandit sauf toi
acharnée contre la vie dans laquelle tu cours sans faire attention tombes pleines de croutes et de bleus souriante et cabossée
quand soudain un cri
des cris toujours autour de toi
et puis des coups et qui les donne ? Toi ? L'Autre?
Ça te sonnes et se mêle en acouphènes retentissants plus de son plus de lumière plus rien un choc
"Tu comprendras que tu ne fuis pas, mais que tu te réveilles. Enfin, tu
comprendras que tu n’es plus une enfant. Enfin."

lundi 24 novembre 2008

ouvre

ouvre ouvre ouvre toi couvre toi protège toi j'ai aimé mal aimé aimé l'amour j'ai cherché cherche encore et creuse me creuse m'affaisse sur mes fesses me fout la fessée me colle le cerveau avec des bulles déboule ébullition ahurie abrutie petite brute gigote dans tous les sens et détruis tout sur ton passage c'est des hurlements furie et furieux tu casse et te casses moi j'aime ça balayer mes reste ça m'oblige à rester un peu en suspend suspension pendue à la pensée je me dépense je crois et croisse et me croise ne me vois pas mon reflet est flou et fou folie de fils dénoue les noeud tortille les cheveux sur ma tête à force de me tirer les cheveux je m'arrache les neurones j'expulse me répulse plusation je tate mon poul ça bat trop vite évite et viens là dedans c'est dehors qu'il faut aller doucement calme ta violence petite brutale tu vas blesser quelqu'un attention à toi attends toi deux minutes te rogne pas l'aile à défaut de n'avoir rien à te mettre sous la dent je mange pas le vide ça me fait pas envie je veux la vie croquer et mastiquer bouffer la peau des autres un peu de pause souffle respire sens allez va et arrête tu vas tomber sur une arrête

le passé


Un homme aimait une femme qui était morte. Il y avait cette femme pendue à un arbre. Et cet homme qui la regardait, la regardait, la regardait. Des jours, des nuits passèrent et les feuilles tombèrent, des feuilles rouges qui s’étaient abreuvés de sang. L’homme vidé de larmes quitta les lieux emportant en lui le corps de la morte. Il en rencontra une autre qui elle aussi portait un corps défunt. Ils exhumèrent leurs morts, firent fondre un masque qu’ils se placèrent sur le visage. L’un aima l’autre sans le voir. Ils firent un enfant qui se dégageât tant bien que mal des tombes. Il était encombré par ses décombres de cadavres et s’exprimait dans un langage obscur. Il y avait des os dans sa cervelle. Ses mots étaient des petits paquets sans sens. Il chantait le langage des signes, chaque parole symbolique était un fil qu’il tirait de sa tête dans laquelle la ficelle s’emmêlait et faisais des nœuds. Il nouait sa pensée en tresse qui se chevauchait en zigzagant, labyrinthique esprit qui à l’envers faisais des vers, asticots se tortillants dans le songe. L’étrange enfant dérangeait. Il refusait le réel et s’accrochait au rêve avec les ongles et les dents. Il mangeait le silence, s’abreuvait de la nuit, suçait des étoiles, léchait les rives ondoyantes où se reflétait la lune et le jour venu s’engouffrait dans le sol et s’enterrait vivant, se terrait et déterrait sous les yeux atterrés de ses parents. Eux abattus se débattaient dans la consternation et conspirèrent contre le chérubin difame.

jeudi 20 novembre 2008

Jusqu'ici tout va bien

Est-ce qu'a vouloir se sauver on se sauve et se perd a vouloir se trouver on s'éloigne de soi on se déçoit on se re-trouve marche sur un fil et fais le funambule ne regarde pas en bas tu voles tu vois tu vois mieux là haut? Si tu tombes tu te tue tu te tais à jamais tu tombes des nues des nués de sens descend j'ai peur en bas j'ai froid plus près plus près du soleil à chercher le chaos tu décroche passe au dessus des choses et tu n'es plus dedans tu danses voles t'enfuies te fuis tu fuis et pffiit ou est tu qui voit tu que fais tu? Tu deconne-ecte reconnais-cte toi reconnais que c'est toi qui perd à vouloir te perdre a qui parles tu? A moi, au secour, mais il n'y pas toujours quelqu'un pour me sauver on est tous si seul tous et seul j'étouffe de tout je bois mes larmes et m'ennivre le bateau coule larguez les amarres et marrez vous j'en ai marre mais c'est si bon cette déconnection tu coule vers le haut